Rencontre avec Barbara De Blasio

"Corps de texte" pour Massimiliano Perrotta

 

 

 

 

 

Aurélie Dauvin - La Danse Corps et Graphies (corpsetgraphies.free.fr) - 9 aprile 2011

 

Barbara De Blasio travaille avec Massimiliano Perrotta depuis 2003. Avec la collaboration du musicien Emanuele Senzacqua, ils ont créé les spectacles Parole parole en 2003, Gli specchi en 2006, Hammamet en 2008 et la performance Dove sono i miei poeti ? en 2006. Leur dernier spectacle, Filosofi da bar : deux actes uniques qui se déroulent dans une taverne avec la participation des acteurs Roberto Pensa, Stefano Benassi, Benedetto Cantarella et Marco Castelli.
Pour Corps et Graphies, la danseuse évoque son travail de créatrice…

 

Aurélie Dauvin : Voulez-vous nous raconter vos premiers pas dans les cours, puis sur scène dans le monde de la danse ?

 

Barbara De Blasio : J'ai commencé à six ans en entrant à l’Académie Nationale de Danse. À cet âge, on fait seulement de l’éveil à la danse, c'est-à-dire une sorte de préparation pour les petits corps en croissance. Cette première approche et ce type de parcours ont fait que j'ai acquis une connaissance approfondie de mon corps, ce qui m'a toujours permis d'en avoir une grande maîtrise et un grand contrôle. Les premiers engagements étaient seulement des essais, mais à l’Académie cela signifiait danser dans de réels spectacles.
Le parcours a duré dix ans et pendant longtemps il ne m'était consenti que de travailler sur demi-pointes, puis le niveau des engagements et les compétences en jeu sont devenus peu à peu plus élevés.
J'ai toujours fait de la danse classique, puis une fois sortie de l’Académie, j'avais les capacités pour me rapprocher de la danse moderne et ensuite du théâtre dansé, la discipline classique étant celle qui embrasse toutes les autres.

 

A. D. : La danse contemporaine est-elle pour vous une "ouverture" de la discipline classique ?

 

B. D. B. : Non, pour moi la danse classique est une discipline dans laquelle il faut étudier pour reproduire des mouvements qui n'ont rien de naturel. Ce sont des mouvements qui imposent au corps de se dénaturer afin de reproduire la sublimation du mouvement. C'est un travail qui exige un effort énorme. Mais, ceci fait, on a la possibilité de pratiquer toutes les autres disciplines parce que les bases que fournit le classique, aucun autre type de danse ne les fournit. Donc à mon avis la danse contemporaine n'est pas une ouverture par rapport à la danse classique mais une de ses évolutions.

 

A. D. : Comment êtes-vous venue à la chorégraphie ?

 

B. D. B. : J'aime le théâtre et le cinéma, donc la possibilité d’interpréter quelque chose à travers le langage qui m'est le plus familier, c'est-à-dire celui du corps, a été une très belle opportunité que m'a offerte Massimiliano Perrotta pour un grand nombre de ses travaux, depuis Parole parole.
Il m'a toujours permis de me sentir très libre dans l'expression.

 

A. D. : Le Danseur français Nicolas Le Riche trouve difficile d’être à la fois le chorégraphe et l’interprète. Qu’en pensez-vous ?

 

B. D. B. : Cela implique deux temps ; deux phases substantiellement : celle de la création avec la base musicale sur laquelle imaginer les mouvements, avec le corps qui peut aussi ne pas être super entrainé, et puis la phase de la réalisation dans laquelle c'est aussi à l’athlète d’entrer en jeu et à sa propre sensibilité de donner l'expression au travail entier.

 

A. D. : Comment faites-vous travailler des danseurs ?

 

B. D. B. : Pour ma part j'ai composé la chorégraphie de choses que j'ai ensuite exécutées moi-même. J’ai eu peu d’occasions de diriger un groupe de danseurs, cependant, grâce à ma petite expérience, je peux dire que c'est certainement très stimulant et gratifiant.

 

A. D. : Est-il plus difficile de créer pour soi-même ?

 

B. D. B. : Oui, certainement, parce que cela exige une autodiscipline.

 

A. D. : Pourriez-vous nous parler de Massimiliano Perrotta ?

 

B. D. B. : Nous sommes liés par l'amitié en plus du rapport professionnel.
Lui est un sicilien qui ressemble à sa Sicile conjuguant en lui authenticité, poésie et une profonde culture. Nous nous sommes rencontrés grâce à un ami commun, au temps où pour quelques sous en plus je faisais la serveuse comme tout le monde.
Massimiliano écrit des textes pour le théâtre qui deviennent aussi des livres et il a également tourné des vidéos.

 

A. D. : Comment travaillez-vous avec Massimiliano ?

 

B. D. B. : Avec la plus grande liberté et ceci est possible parce qu'il respecte et estime mon travail et moi, je reçois ses directives, en m’y fiant totalement.

 

A. D. : Créez-vous à partir des textes ? De la musique ?

 

B. D. B. : La création est la partie la plus mystérieuse et encore merveilleuse pour moi. On ne sait jamais d'où peut nous arriver l'inspiration ou l'intuition, cela peut être de la musique comme du texte, mais aussi de quelque chose qui n'a rien à voir avec le spectacle en soi.

La musique pour moi est un drap qui m'enveloppe, me protège parce que cette musique-là : elle ne peut me trahir, je l'étudie et je dois bien la connaître et puis c'est le même drap qui me fait glisser et me transporte dans des suggestions endormies, à explorer précisément grâce à la musique et à travers la musique.

 

A. D. : Que vous apporte le théâtre dansé ? Que pensez-vous lui apporter ?

 

B. D. B. : Il a des règles moins rigides par rapport à la danse classique, donc je le vis comme quelque chose qui m’accorde une liberté majeure. Je ne pense rien apporter de nouveau mais seulement ce que je suis, mon unicité, chacun de nous étant unique et irremplaçable.

 

Merci à Barbara De Blasio pour la découverte vers laquelle elle nous a emportés, ainsi qu’à l’attaché de presse de la compagnie Color Teatro pour le matériel photographique.
Merci également à Sara Nussberger, qui a largement participé à la traduction française des propos recueillis.

Pour faire connaissance avec Massimiliano Perrotta, n'hésitez pas à visiter son site :
http://www.massimilianoperrotta.it/

 

 

 

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Incontro con Barbara De Blasio

"Corpo del testo" per Massimiliano Perrotta

 

 

 

Barbara De Blasio lavora con Massimiliano Perrotta dal 2003. Con la collaborazione del musicista Emanuele Senzacqua, hanno creato gli spettacoli Parole parole (2003), Gli specchi (2006), Hammamet (2008) e la performance Dove sono i miei poeti? (2006). Il loro ultimo spettacolo è Filosofi da bar: due atti unici ambientati in un’osteria con la partecipazione degli attori Roberto Pensa, Stefano Benassi, Benedetto Cantarella e Marco Castelli.

Per Corps et Graphies, la ballerina evoca il suo lavoro di creatrice...

 

Aurélie Dauvin: Vuole raccontarci i suoi primi passi nei corsi, poi sulla scena nel mondo della danza?

 

Barbara De Blasio: Ho iniziato a sei anni entrando all’Accademia Nazionale di Danza. A quell’età si fa solo danza propedeutica, cioè una sorta di preparazione per i piccoli corpi in crescita. Questo primo approccio e questo tipo di percorso hanno fatto sì che acquisissi una conoscenza approfondita del mio corpo che mi ha sempre permesso di averne grande padronanza e controllo. I primi impegni erano solo i saggi, ma in Accademia voleva dire riuscire a sostenere veri e propri spettacoli.

Il percorso è durato dieci anni e se per lungo tempo mi era consentita solo la mezza punta morbida, poi il livello degli impegni e le competenze in gioco sono divenuti via via sempre più alti.

Ho sempre fatto danza classica, poi una volta uscita dall’Accademia avevo la capacità per avvicinarmi alla danza moderna e in seguito al teatro danza, essendo la classica la disciplina che abbraccia tutte le altre.

 

A. D.: La danza contemporanea è per lei un'apertura della disciplina classica?

 

B. D. B.: No, per me la danza classica è una disciplina in cui si deve studiare per riprodurre dei movimenti che di naturale non hanno nulla. Sono movimenti che richiedono al proprio corpo di snaturarsi al fine di riprodurre la sublimazione del movimento. È uno studio che richiede un enorme sforzo. Fatto questo si ha però la possibilità di praticare tutte le altre discipline, perché le basi che fornisce la classica non le fornisce nessun altro tipo di danza. Quindi secondo me la contemporanea non è un’apertura rispetto alla classica, ma è una delle sue evoluzioni.

 

A. D.: Come è arrivata alla coreografia?

 

B. D. B.: Amo teatro e cinema, quindi poter interpretare qualcosa attraverso il linguaggio che mi è più congeniale, ossia quello del corpo, è stata un’opportunità bellissima che mi ha offerto Massimiliano Perrotta per un gran numero dei suoi lavori a partire da Parole parole.

Lui mi ha permesso sempre di sentirmi molto libera nell’espressione.

 

A. D.: Il ballerino francese Nicolas Le Riche trova difficile essere sia il coreografo che l'interprete. Cosa ne pensa?

 

B. D. B.: Richiede uno sdoppiamento. Due fasi sostanzialmente: quella della creazione con la base musicale sulla quale immaginare i movimenti, con il corpo che può essere anche non super allenato, e poi la fase della realizzazione in cui a entrare in gioco è anche l’atleta con la propria sensibilità che dona l’espressione al lavoro intero.

 

A. D.: Come si fanno lavorare i ballerini?

 

B. D. B.: Sostanzialmente ho coreografato cose che poi ho eseguito io stessa. Poche volte mi sono trovata a dirigere un gruppo di ballerini, comunque per la mia piccola esperienza posso dire che è sicuramente molto stimolante e gratificante.

 

A. D.: È più difficile creare per se stessi?

 

B. D. B.: Sicuramente sì perché richiede un’autodisciplina.

 

A. D.: Potrebbe parlarci di Massimiliano Perrotta?

 

B. D. B.: Siamo legati da un rapporto di amicizia oltre che professionale.

Lui è un siciliano che assomiglia alla sua Sicilia coniugando in sé genuinità, poesia e profonda cultura. Ci siamo incontrati grazie ad un caro amico comune, ai tempi in cui per qualche soldo in più facevo la cameriera come tutti.

Massimiliano scrive testi per il teatro che diventano anche dei libri e ha anche girato dei video.

 

A. D.: Come lavora con Massimiliano?

 

B. D. B.: Con la massima libertà e questo è possibile perché lui rispetta e stima il mio lavoro e io accolgo le sue linee guida, fidandomi totalmente.

 

A. D.: Crea a partire dai testi? Dalla musica?

 

B. D. B.: La creazione è la parte più misteriosa e ancora meravigliosa per me. Non si sa mai da dove può arrivare l’ispirazione o l’intuizione, può essere dalla musica come dal testo, ma anche da qualcosa che non c’entra niente con lo spettacolo in sé.

La musica per me è un lenzuolo che mi avvolge, mi protegge perché è quella: non mi può tradire, la studio e la devo conoscere bene e poi è lo stesso lenzuolo che mi trascina e mi trasporta dentro suggestioni sopite, da esplorare proprio grazie alla musica e attraverso la musica.

 

A. D.: Cosa le da il teatro danza? E cosa pensa di apportarvi?

 

B. D. B.: Ha regole meno rigide rispetto alla danza classica, quindi io lo vivo come un qualcosa che mi consente maggiore libertà. Non penso di apportare nulla di nuovo ma solo quello che io sono, la mia unicità, essendo ognuno di noi unico ed irripetibile.

 

Grazie a Barbara De Blasio per la scoperta verso la quale ci ha portati e all’ufficio stampa della compagnia Color Teatro per il materiale fotografico.

Grazie anche a Sara Nussberger che ha largamente partecipato alla traduzione francese delle dichiarazioni raccolte.

Per fare conoscenza con Massimiliano Perrotta, non esitate a visitare il suo sito:

http://www.massimilianoperrotta.it